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Union européenne La production de céréales en hausse à l’horizon de 2030

© Cédric Faimali/GFA

La Commission européenne a délivré ses prévisions agricoles pour l’Union européenne à l’horizon de 2030 dans son rapport annuel publié le 10 décembre 2019.

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Ralentissement des pertes de surface agricole

Si l’agriculture reste la principale occupation des terres de l’Union européenne, les surfaces agricoles sont confrontées à une concurrence croissante d’utilisations, comme le boisement ou l’artificialisation des sols (zones urbaines, routes). « Les terres arables dans l’Union européenne devraient continuer à diminuer, bien qu’à un rythme plus lent qu’au cours de la dernière décennie, pour atteindre 178 millions d’hectares d’ici 2030 », avance la Commission européenne dans son rapport.

« La superficie céréalière de l’Union européenne est actuellement quatre fois plus importante que celle affectée aux oléagineux. La superficie céréalière devrait augmenter légèrement (environ 1 %) et atteindre 55,6 millions d’hectares, tandis que la superficie oléagineuse pourrait perdre environ 200 000 ha pour atteindre 11,4 millions d’hectares », précise la Commission européenne.

À lire aussi :D’ici à 2030, le colza cédera du terrain au soja dans l’Union européenne (23/12/2019)

Davantage de blé et de maïs

Les surfaces de blé et de maïs devraient augmenter au détriment des autres céréales. La superficie de blé tendre devrait s’étendre vers la fin de la période de projection et atteindre 23,8 millions d’hectares. Une tendance similaire est attendue pour le maïs, avec une augmentation des superficies de semis atteignant 8,8 millions d’hectares. Pourquoi ? Grâce à une demande accrue pour l’alimentation animale et à des fins industrielles. En revanche, les superficies de blé dur et d’orge pourraient diminuer d’environ 0,5 % par an, conduisant à 11,6 millions d’hectares d’orge et 2,4 millions d’hectares de blé dur en 2030.

Une lente évolution des rendements

Déjà élevés en moyenne, les rendements de l’Union européenne augmenteront plus lentement que par le passé, affirme le rapport. « Les progrès dans la sélection, la gestion et la technologie des semences amélioreront la capacité des agriculteurs à intégrer les exigences de la politique environnementale dans les systèmes de production. »

Les écarts de rendement entre les États membres devraient se resserrer d’ici à 2030. « Les rendements sont affectés par des facteurs liés aux politiques publiques, comme une utilisation plus restreinte des produits chimiques et les progrès technologiques dans la sélection végétale, ainsi que par l’augmentation du nombre d’événements météorologiques extrêmes. Les agriculteurs sont toutefois incités à développer des pratiques agricoles alternatives, et les nouvelles technologies et les services de conseil devraient également les soutenir. »

Malgré une superficie agricole en baisse, une légère croissance de la production est attendue, grâce à celle des rendements. « La production totale de céréales de l’Union européenne pourrait atteindre 320 millions de tonnes d’ici à 2030 (5 % d’augmentation par rapport à la moyenne de 2018 à 2020) », prévoit la Commission européenne.

Une demande intérieure dynamique

L’utilisation fourragère reste le premier débouché pour les céréales de l’Union européenne et représente 60 % de la consommation totale des trois principales céréales : blé, maïs et orge. Le marché européen de l’alimentation animale s’oriente vers une production plus locale et/ou sans OGM.

« Cela a un impact sur la demande de céréales pour l’alimentation humaine et animale en termes de volume et encore plus en termes de valeur, analyse la Commission. Les perspectives à moyen terme de cette année font apparaître une demande mondiale solide au cours de la période considérée, particulièrement en ce qui concerne les aliments pour animaux. »

Le marché européen face à une concurrence croissante

Le marché européen des céréales va croître, avec de nouveaux déplacements entre les produits et une demande croissante d’aliments pour animaux et d’utilisations industrielles. Le commerce mondial de blé continuera de croître à mesure que la demande mondiale se renforcera. Une concurrence accrue des autres principales régions productrices, comme la mer Noire, se traduira par une augmentation modérée des exportations de l’Union européenne.

« L’Union européenne, grâce à la productivité élevée des terres et à la proximité des principaux marchés d’importation, restera la troisième principale région exportatrice. La concurrence des régions voisines, comme la mer Noire, devient féroce. Ces exportateurs élargissent leur accès aux marchés tout en améliorant la qualité de leurs récoltes et de leur infrastructure logistique. »

La région de la mer Noire devrait gagner des parts de marché supplémentaires aux dépens de l’Union européenne, qui pourrait exporter environ 27 millions de tonnes de blé en 2030. La même tendance est attendue pour l’orge, où les exportations de l’Union européenne pourraient atteindre 9,1 millions de tonnes. En revanche, les importations de maïs de l’Union européenne resteront fortes, en particulier au début de la période de projection, mais devraient finalement se stabiliser en raison d’un affaiblissement de la demande d’aliments pour animaux. Les prix du blé et du maïs de l’Union européenne devraient s’apprécier et atteindre respectivement 214 €/t et 211 €/t. Les prix du blé de l’Union européenne devraient se rapprocher du prix mondial.

J.P.

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